L'immigration clandestine
L'immigration clandestine concerne
généralement les habitants de pays pauvres cherchant un meilleur niveau
de vie dans les pays plus riches. Mais contrairement à une idée reçue, ce
ne sont pas les plus pauvres qui migrent, mais ceux qui en ont les moyens (coût
très élevé du voyage), et qui n'ont pas de perspective de vraie promotion
sociale dans leur pays.
Dans l'illégalité, les clandestins
prennent fréquemment des risques important, pouvant mettre leur propre vie en
péril, afin de rejoindre des pays présentant des conditions de vie qu'ils
espèrent meilleures. Ils n'hésitent donc pas à tout abandonner pour tenter
l'aventure, souvent « aidés » dans cette entreprise par des passeurs
peu honnêtes leur faisant payer un prix exorbitant pour leur fournir les moyens
de franchir les obstacles naturels (mers, montagne, fleuve, etc.) ou humains
(poste frontière, mur) dans des conditions de sécurité extrêmement précaires.
Les voies de l'immigration clandestine
- Vers l'Espagne, les passages se font par le détroit de Gibraltar depuis les côtes marocaines entre Larache et Hoceima et les côtes algeriennes, à Oran. Pour les îles Canaries les bateaux partent depuis les côtes du Sahara occidental, entre Tarfaya et Dakhla, de la Mauritanie, à Nouadihibou, du Senegal, de la Gambie et de la Guinée Conakry. Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles au Maroc, sont deux autres point d'entrées pour l'Europe, même si leurs frontières sont fermées avec des doubles grillages de six mètres de hauteur.
- Les routes pour l'Italie partent de la Tunisie et surtout de la Libye, entre Zuwarah et Misratah, se dirigeant vers l'île de Lampedusa et la Sicile. Dernièrement les migrants commencent à partir aussi depuis Annaba, en Algerie, vers l'île de Sardaigne.
- Pour la Grèce les migrants clandestins passe par la Turquie et embarquent à partir des côtes turques autour de Izmir, vers les petites îles grecques de Samos, Lesvos, Hios et Rhodes. Un autre passage est constitué par la confin entre Turquie et Grèce. Sur l'autoroute pour Alexandroupolis et Orestias, chaque année des milliers de migrants entrent en Europe cachés à l'intérieur des camions en direction de la Grèce. Une fois à Athènes les migrants rejoignent Patras pour embarquer vers l'Italie, sur les ferry se dirigeant vers Ancone, Brindisi et Venise.
Chaque année des centaines de
jeunes migrants meurent le long de ces routes, victimes des naufrages comme du
désert. En fait pour rejoindre la Méditerranée, les grants sub-sahariens traversent
d'abord le désert du Sahara pour rentrer soit en Libye, soit en Algérie.
- Vers les États-Unis, les passeurs mexicains (appelés "coyotes") font traverser le Río Grande ou l'Océan Atlantique dans des conteneurs, contre plusieurs milliers de dollars. Aux États-Unis, des citoyens volontaires forment des milices armées qui patrouillent le long des frontières mexicaines.
Les victimes de l'immigration clandestine
Selon la revue de presse de Fortress Europe 12 012
immigrés sont morts aux frontières de l'Europe depuis 1988,
dont 4 255 sont disparus en mer. En mer Méditerranée, ont perdu la vie 8 315
migrants. Dans le Canal de Sicile 2 511 personnes sont mortes[1],
entre la Libye,
l'Égypte, la Tunisie,
Malte et l'Italie, dont 1 549 disparus, et 70 autres ont perdu la vie le
long des nouvelles routes entre l'Algérie et l'île de Sardaigne; 4 091
personnes sont mortes[2]
au large des îles Canaries et du détroit de Gibraltar entre le Maroc et
l'Espagne, dont 1 986 disparus; 895 personnes sont mortes en mer Egée,
entre la Turquie
et la Grèce,
dont 461 disparus; 603 personnes sont mortes en mer Adriatique, entre
l'Albanie, le Montenegro et l'Italie, dont 220 disparus. Mais on ne traverse
pas la mer seulement à bord de pirogues. En naviguant cachés à bord de navires
de cargaison régulièrement enregistrés, au moins 146 hommes sont morts asphyxiés
ou noyés.
Mais avant d'arriver à la mer, la
traversée du Sahara
est non moins dangereuse. Les aventuriers africains le traversent sur des
camions comme sur des véhicules tout terrain le long des pistes entre le
Soudan, le Tchad, le Niger et le Mali d'un côté et la Libye et l'Algérie de
l'autre. Ici au moins 1 587 personnes sont mortes depuis 1996. Mais selon
les survivants, presque chaque voyage compte ses victimes. Le nombre des
victimes pourrait donc être bien plus élevé. Les chiffres incluent aussi les
victimes des déportations collectives pratiquées par les gouvernements de
Tripoli, d'Alger et de Rabat, désormais habitués à abandonner des groupes de
centaines de migrants dans les zones frontalières situées en plein désert[3].
En Libye, les migrants sont
maltraités. Il n'y a pas de données officielles, mais au cours de 2006 le Human
Rights Watch et l'Afvic ont accusé Tripoli de détentions arbitraires et de
torture dans les centres d'arrestation, dont trois sont financés par l'Italie.
En septembre 2000 à Zawiyah, dans le nord-ouest du pays, au moins 560 étrangers
ont été tués pendant des assauts xénophobes[4].
En voyageant cachées dans des
camions, 283 personnes ont été trouvées mortes. Et 182 migrants se sont noyées
dans les fleuves délimitant la frontière, la plupart dans l'Oder-Neisse, entre la Pologne et l'Allemagne,
l'Evros entre la Turquie
et la Grèce, le
Sava entre la Croatie
et la Bosnie;
et le Morava entre la
Slovaquie et la Republique Tchèque.
112 autres personnes sont mortes d'hypothermie en tentant de franchir la
frontière dans les montagnes, la plupart en Turquie et en Grèce[5].
En Grèce, le long de la frontière avec la Turquie, il y a encore des champs de mines. En
essayant d'entrer en Grèce après avoir traversé le fleuve Evros, au moins 88
personnes y sont mortes[6].
Au moins 192 migrants sont morts
sous le feu de la police de frontière, dont 35 dans les enclaves espagnoles au
Maroc, Ceuta et Melilla, 50 en Gambie, 40 en Égypte et 32 en Turquie, le long
de la frontière avec l'Iran et l'Irak. Mais d'autres personnes ont été tuées
aussi en France, en Belgique, en Espagne, en Allemagne, au Maroc et en Libye.
41 personnes en fin ont été retrouvées mortes dans le train d'atterrissage
d'avions de ligne, 21 personnes sont mortes à Calais ou cachés sous les trains
dans le tunnel sous la Manche
en direction de l'Angleterre, 2 se sont noyés en essayant traverser la Manche et 12 ont perdu la
vie sous autres trains en Italie, Grèce et Suisse[7].
Immigration illégale en France
Les chiffres concernant la présence
irrégulière sur le territoire national sont difficiles à évaluer par la nature
même de cette clandestinité. En mai 2005, Dominique de Villepin, alors ministre de l’intérieur, a estimé
le nombre d’immigrés en situation irrégulière sur le territoire français entre
200 000 et 400 000 personnes[citation nécessaire].
Selon le
Ministère de l'Intérieur, entre 1998 et 2002, 90% des étrangers en situation irrégulière
(« sans-papiers ») étaient entrés sur le territoire français de façon
légale[réf. nécessaire],
l'illégalité de leur situation n'intervenant qu'après l'expiration de leur
titre de séjour, souvent après un refus de la préfecture de leur renouveler ce
titre.
Reconduite aux frontières
Le nombre de reconduites aux
frontières, relativement stable autour, de 10 000 personnes, jusqu'à 2002,
augmente ensuite de manière importante [9]
23 000 personnes en situation irrégulière ont été reconduites
aux frontières en 2007 en métropole[réf. nécessaire].
Lorsque Brice Hortefeux a quitté le Ministère de l'Immigration, il a déclaré un
bilan de plus de 29 000 reconduites à la frontière.
Poursuites
En France, le fait de séjourner de
manière irrégulière sur le territoire constitue un délit, passible d'un an de
prison, de 3 750 € d'amende et de 3 ans d'interdiction du territoire
(article L621-1 du code de
l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile)[10].
Immigration illégale en Afrique du Sud
Après la fin de l'apartheid,
l'Afrique du Sud a commencé à accueillir des réfugiés venant d'autres pays
africains, souvent clandestins[11].
Le gouvernement a mis en place une politique stricte vis-à-vis de l'immigration
illégale : un million de personnes ont été reconduites à la frontière dans
les années 1990[12].