LES MÉTIERS MANUELS
Actuellement,
on remarque une véritable crise de la main d’œuvre pour les métiers manuels.
C’est la conséquence indirecte de la dévalorisation de ce type de métier,
et en particulier des métiers du bâtiment qui correspondent cependant à un
savoir-faire indiscutable. Pourquoi cette déconsidération ? Pour deux
raisons. Auparavant, dans les années 80, les métiers du BTP avaient une
mauvaise image de marque, tout simplement parce qu’on y envoyait les jeunes en
échec scolaire, et tous ceux qui ne souhaitaient pas se lancer dans de longues
études. Ils étaient orientés vers ces filières même s’ils n’en avaient pas
envie. Ce sont ces jeunes qui ont dévalorisé les métiers manuels. Pourtant,
certains d’entre eux se sont découvert de réelles motivations. Ceux-là ont
réussi : quelques-uns se sont mis à leur compte, ont créé leur entreprise,
embauché du personnel, bâti leur maison… La seconde raison de cette
déconsidération est que les salaires n’étaient pas très attractifs.
Aujourd’hui, tout est différent. Les affaires reprennent après des années de
crises. Les techniques ont évolué, les outillages se sont modernisés, les
matériaux sont devenus plus complexes... L’enseignement a s’est adapté à cette
évolution. Actuellement, les salariés ont des formations plus pointues
qu'avant. L’enseignement actuel et les salaires dans le BTP ont désormais de
quoi motiver les jeunes.
Le métreur évalue et indique toutes les mesures que les différents professionnels
du bâtiment devront appliquer. On le définit aussi comme « l’économiste de
la construction ». À ce titre, il est chargé d’évaluer le prix de revient
réel d’une construction. Il établit donc des cahiers des charges dans lesquels
seront indiqués le coût réel de toutes les opérations de construction, ainsi que
les actualisations et les révisions de prix. Le salaire d’un débutant titulaire
d’un BTS (BAC + 2) varie de 1067 € à 1829 € bruts / mois selon les régions.
Le conducteur de travaux et le chef de chantier sont un seul et même homme. Leur désignation varie
selon qu’ils ont en charge un ou plusieurs chantiers. Le chef de chantier est
responsable d’un seul chantier, à la différence du conducteur de travaux qui
gère plusieurs chantiers à la fois. Ils sont chargés de planifier et de
contrôler les tâches accomplies par les différents corps de métiers. La
rémunération dans le privé est satisfaisante : entre 2 223 € et
2 540 € bruts / mois, et dans le secteur public : environ 1190 €
bruts / mois pour un conducteur de travaux en début de carrière et 2540 € bruts
/ mois en fin de carrière.
Le maçon est un ouvrier spécialisé en construction des murs, des fondations, des
chapes et des dalles. Il exécute aussi bien des réalisations de gros œuvre que
de légers ouvrages. C’est le premier intervenant sur le chantier. Comme tous
les professionnels du bâtiment, le maçon doit être en mesure de déchiffrer les plans
dessinés par les architectes pour établir des traçages et des repérages. Mais
parce qu’il est le premier intervenant, ces travaux doivent être réalisés avec
une précision extrême ; une erreur de calcul ou d’appréciation pouvant
avoir des conséquences dramatiques. Après quelques années d’expérience, le
maçon peut se spécialiser dans les techniques de fabrication de façades.
Salaires allant de 1085 € mensuel pour un débutant à 1465 € pour un chef
d’équipe.
Le plâtrier : Une fois le plâtre prêt, il le « gâche » ou
le projette mécaniquement pour obtenir des effets de matières ou de crépis. Il
peut également procéder à la pose du plâtre grâce à la taloche et au lissage
avec la truelle fine. Ce métier s’est modernisé depuis quelques années. Il exécute
désormais des travaux de décoration et intervient dans le domaine de
l’isolement. Le développement des marchés de réhabilitation et l’arrivée de
nouvelles technologies (isolation acoustique, phonique et thermique) créent de
nouveaux besoins. Après un CAP ou un BEP spécialisés en platerie. Possibilités
de contrats en alternance et formation continue pour les salariés et les
demandeurs d’emploi. Salaires variant entre 1067 et 1524 € / mois.
Le charpentier bois est spécialisé dans les pièces de bois. Son travail est
varié puisqu’il consiste à montre des charpentes, des fenêtres, des escaliers,
des planchers… Des spécialités commencent à émerger : charpentier
d’atelier traceur, charpentier escaliéteur, charpentier-levageur qui monte la
charpente sur le lieu du chantier.
Le couvreur, spécialiste des toits, intervient toujours après le charpentier. C’est
un ouvrier qualifié dans la pose des matériaux de surface de la couverture des
bâtiments et dans la réparation. Il utilise de nombreux matériaux :
aluminium, amiante, ardoise, asphalte, chaume, plastique, tuiles, zinc… Il est
donc appelé à se spécialiser ou à être polyvalent.
Le coffreur-boiseur doit localiser, sur les plans de l’architecte, les
façades et les coupes transversales, interpréter les échelles utilisées par le
dessinateur et évaluer les cotations de niveaux. Il doit prévoir les différents
matériaux et matériels nécessaires à la réalisation de l’édifice. Il réalise
enfin le coffrage, c’est-à-dire le moule qui doit représenter la forme exacte
de l’ouvrage à effectuer. Parce qu’il possède une activité relativement
technique, il doit maîtriser des connaissances accrues en géométrie, métré,
dessin et résistance des matériaux. Un débutant touche en général le Smic. Les
évolutions de carrière suivent un rythme lent.
Le menuisier est spécialisé dans les ouvrages en bois, destinés aussi bien à
l’aménagement intérieur qu’extérieur des logements particuliers et des
bâtiments collectifs. Il effectue les menuiseries extérieures : fenêtres
et coffrages des volets roulants, les menuiseries intérieures :
encadrements des huisseries des portes avant les cloisons. Cette profession
s’exerce essentiellement en atelier, puisqu’il peut également construire des
meubles utilitaires (sans ornement, ni placage, à la différence de l’ébéniste).
L’électricien est de plus en plus polyvalent. Il n’est pas rare
qu’il cumule plusieurs activités comme la plomberie et le chauffage. Ainsi
voit-on de plus en plus d’entreprises artisanales offrant des services dans ces
trois spécialités.
Le plombier est un ouvrier qualifié dans l’installation, l’entretien et la
réparation des canalisations d’eau et des appareils de distribution d’eau et de
gaz. Souvent, il est aussi chauffagiste ou climaticien. Ces spécialités
demandent des connaissances techniques particulières et une formation
supplémentaire en mécanique, en thermique, en électricité et en informatique.
Il intervient également pour mettre en place des fontaines, des piscines, des
systèmes d’arrosage.
Le carreleur, lui aussi, est appelé à être de plus en plus polyvalent. Sa mission
principale consistant à réaliser le revêtement des sols et des murs,
l’originalité de son activité réside dans les matières avec lesquelles il
travaille : ardoise, faïence, grès, marbre, pâte de verre, pierre, plastique,
porcelaine… aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Carreler nécessite un
grand savoir-faire, un goût artistique et de la patience. Le salaire d’un
débutant varie de 1082 à 1113 € bruts mensuels, et d’un chef d’équipe entre
1387 à 1463 €.
Le peintre intervient au stade final de la construction. Son travail ne se limite
pas seulement à peindre les murs extérieurs et intérieurs, mais aussi à prendre
en charge la décoration des revêtements muraux de toute construction nouvelle
ou ancienne. Il peut donc aussi poser du papier peint, du tissu, de la moquette
ou même du verre. Le peintre solier, qui est une spécialité,
assure, en fin de chantier, la pose des revêtements de sols et des revêtements
muraux collés. Le peintre en lettres est un artiste de la calligraphie
et de la signalétique. Il peut, sur ordinateur ou sur papier, réaliser des
maquettes, des esquisses et des dessins qui le guideront dans son travail. Une
particularité cependant : la peinture en lettres est le secteur
d’activités du BTP dans lequel on fait le plus confiance aux femmes !
Renseignements
auprès de la Fédération
du Bâtiment et des Travaux Publics de l’Isère (FBTP) : 16, rue des
Quatre Cents Couverts à Grenoble, tel :04.76.46.50.19, www.fbtpisere.fr
2 – D’AUTRES MÉTIERS MANUELS.
Il
faut savoir aussi que les différents métiers que nous venons de décrire peuvent
également être exercés avec le statut d’artisan. On vend alors ses services aux
particuliers ou aux entreprises de BTP qui nous embauchent alors le temps d’un
chantier.
De
nombreux métiers manuels sont propres aux artisans. Nous allons en découvrir
quelques-uns.
Boulanger : Ce métier est devenu beaucoup plus aujourd’hui grâce
aux pétrins mécaniques et aux fours électriques. Cependant, le savoir-faire
demeure toujours indispensable : la qualité d’un bon pain reste tributaire
des nombreuses phases de fabrication : pétrissage de la pâte,
fermentation, façonnage des « pâtons », cuisson. Il faut être
titulaire d’un CAP boulangerie. Si les formations coûtent cher (de 3 900 €
à 7 600 €), elles peuvent néanmoins être prises en charge par les Assedic
ou entrer dans le cadre de la formation continue. La convention collective
nationale impose un taux horaire minimal d’environ 45 € bruts/heure, majoré
pour le travail de nuit et le week-end, doublé les jours fériés. Renseignements
auprès de l’Institut national de la boulangerie : 150 Bd de l’Europe,
76000 Rouen, tel : 02.35.58.17.77 qui pourra vous donner toutes les
adresses utiles pour suivre une telle formation.
Coiffeur : Il faut être titulaire d’un CAP coiffure, obligatoire
pour exercer. Le CAP se prépare en deux ans après la classe de 3ème
en lycée professionnel, ou en trois ans par la voie de l’apprentissage. Le
Brevet professionnel coiffure (BP) se prépare en deux ans par la voie de
l’apprentissage. Il comporte deux options : BP coiffure option styliste
visagiste et BP coiffure option coloriste permanentiste. Le Brevet de maîtrise
coiffure (BM) est un diplôme de haute qualification professionnelle préparé et
délivré par les Chambres de Métiers. Il atteste que son titulaire est capable
d’administrer une entreprise et de former des apprentis. La formation dure
environ deux ans après un CAP et trois ans d’expérience professionnelle. Des
cours par correspondance permettent, avec un stage pratique en entreprise, de
préparer le CAP. Le salaire pour un débutant est d’environ mille euros.
Renseignements auprès de la Chambre Syndicale des maîtres coiffeurs, 111 rue
des Alliés à Grenoble, tel. : 04.38.49.00.09.
Technicien automobile : Avec l’invasion de l’électronique dans
l’automobile, les métiers de la réparation évoluent. Le technicien travaille
aussi bien chez un garagiste que chez le constructeur ou l’équipementier. Comme
l’industrie automobile est en pleine expansion, on recrute actuellement
beaucoup dans ce milieu. On y accède après une formation initiale (du CAP au
BTS) ou continue (certificat de qualification professionnelle en
électronique, par exemple). Le salaire se situe entre 1000 et 1500 € bruts /
mois. Il peut être dépassé pour les meilleurs éléments. Renseignez-vous auprès
de l’ANFA (Association nationale pour la formation automobile) pour la
formation initiale et auprès du GNFA (Groupement national pour la formation automobile)
pour la formation professionnelle. Ces deux organismes ont la même
adresse : 41-49 rue de la
Garenne. BP 93, 92318 Sèvres Cedex, tel :
01.41.14.16.18.
3 – LES DIFFÉRENTES FILIÈRES
Il
y a un manque certain de main d’œuvre, même si les postes dans le BTP sont bien
rémunérés, pareillement pour d’autres métiers manuels. Par exemple : le salaire moyen dans la
métallurgie est d’environ 25 900 € par an. Malheureusement, de nombreux jeunes
s’imaginent que ce domaine n’est accessible qu’à partir du niveau d’ingénieur.
Ils se trompent. Les profils les plus recherchés sont les bacs pro et les BTS
qu’il est possible de préparer en apprentissage. Quant à la formation continue,
depuis quelques années, certains contrats de qualifications ont été mis en
place pour les adultes afin de permettre à des demandeurs d’emploi de se convertir
à ce type d’emploi.