Robert Louis Stevenson



. Robert Louis Stevenson est l’un des maîtres incontestables du roman d'aventures. Il en est l’un des plus grands auteurs, avec des œuvres comme L’Île au trésor, Le Maître de Ballantrae ou Enlevé !, l’une des figures les plus influentes, puisqu’il initie le renouveau du genre, et l’un des plus grands théoriciens, puisqu’il définit inlassablement, au fil d’essais lumineux, les conditions d’un grand roman d'aventures.
 Robert Louis Stevenson est né à Edimbourg en 1850. S’il va vivre à Londres par la suite, il conserve toute son existence une nostalgie pour l’Ecosse qui se traduira par une figuration nostalgique de ses paysages dans plusieurs romans, comme Enlevé !, Le Maître de Ballantrae ou Catriona, œuvres liées au paysage et à l’Histoire de l’Ecosse, et à sa lutte identitaire contre l’envahisseur britannique. Enfin l’influence de ces racines se traduira par la présence implicite, en intertexte, de l’œuvre de Walter Scott dans ses romans prenant pour arrière-plan l’Histoire – même si celle de Dumas est également très importante. De Scott, Stevenson retient deux éléments clés : la référence à une esthétique du romance, à la fois nostalgique et détachée du modèle réaliste, et l’importance de la forme du roman historique comme moyen de se plonger dans l’âme d’un peuple.
Stevenson est issu d’une famille d’ingénieurs (de bâtisseurs de phares) très croyants (presbytériens). A cette généalogie, il faut ajouter la présence d’une nourrice qui le nourrit de récits et de contes superstitieux. Ces éléments sont à l’origine d’une culture contradictoire de l’auteur : moderne et lettré, Stevenson est lié au modèle des hommes d’action que figurent à l’époque les ingénieurs, modèle dont le roman d'aventures de jeunesse (celui de Jules Verne ou de A. Henty) sera l’un des principaux vecteurs. Mais il est également lié à un imaginaire religieux centré sur la question du Mal et du péché originel, plaçant l’idée de faute au cœur de l’existence. Cet affrontement de deux valeurs contradictoires sera l’un des traits essentiels de l’imaginaire stevensonien, constamment hanté par le dialogue de l’action et de la transgression que celle-ci implique.
Très tôt, la santé de Stevenson a été fragile. Il souffre de tuberculose, ce qui le conduit à passer de longues périodes alité, mais le contraint également toute son existence à voyager, jusqu’aux dernières années de sa vie, passées en Polynésie. De ces voyages, il tirera plusieurs récits : The Silverado Squatters, narrant ses pérégrinations bohèmes en Amérique, Travel with a Donkey, décrivant une épopée burlesque dans les Cévennes avec un âne, et divers essais consacrés à la Polynésie. La tension entre un goût pour le voyage et des phases de maladie affectant toujours plus l’écrivain ont développé chez lui un goût pour l’imaginaire et le dépaysement. Jeune, il dévore des œuvres. Outre The Pilgrim Progress, roman initiatique et religieux de Bunyan, Stevenson lit de nombreux auteurs romanesques : Walter Scott, Alexandre Dumas (dont Stevenson affirme que Le Vicomte de Bragelonne est son œuvre préférée), le Capitaine Marryat, les récits de piraterie du Capitaine Johnston, et un très grand nombre d’œuvres populaires destinées à la jeunesse – théâtre à découper de Skelt, Penny Dreadfuls, etc. Cette tension entre un goût pour le voyage et une existence fragile explique sans doute le goût de l’auteur pour le romanesque et les récits d’aventures. Elle trouve en tout cas un écho dans la figuration de héros qui ne sont pas des aventuriers, mais qui sont fascinés par les aventuriers qu’ils rencontrent. Ses personnages centraux, James ou le narrateur Mackellar face à Henry (Le Maître de Ballantrae), David face à Alan (Enlevé !), ou Jim Hawkins face à Long John Silver se situent toujours dans une position ambiguë face à cet autre qui les attire dans l’aventure – l’autre, c’est souvent le méchant, c’est en tout cas toujours un être à la fois inquiétant et fascinant.
Contre l’avis de ses parents, qui voulaient en faire un ingénieur, Stevenson se tourne vers les lettres et le métier d’écrivain. Il se lance alors dans une existence bohème prônant au début de sa carrière un mode de vie qui rappelle celui des dandies. Il fréquente les artistes français et anglais, multiplie les articles et essais, souvent brillants, parfois sur des sujets légers (« Une apologie des oisifs », « Philosophie du parapluie »), parfois sur des sujets plus sérieux, à travers une écriture à la fois plaisante et érudite (« A bâtons rompus sur le romance », « Une note sur le réalisme », etc.). Il devient rapidement une autorité dans les milieux culturels et artistiques, se liant amitié avec Andrew Lang, Sidney Colvin, Henry James (qui  est peut-être à l’origine du nom des personnages du Maître de Ballantrae) ou encore Marcel Schwob. Il commence par écrire des contes fantastiques ou humoristiques, inspirés des Mille et une nuits (Les nouvelles mille et une nuits, rassemblées en volume en 1882). Par la suite, Stevenson perdra de cette attitude dandy, même s’il conservera un peu de cette frivolité dans son ton, choisissant toujours de se situer dans un rapport de proximité avec son lecteur.
A partir de 1887, date à laquelle meurt son père, Stevenson quitte la Grande-Bretagne pour des régions plus clémentes : il retourne d’abord en Amérique (où il avait passé des années difficiles mais passionnantes dans sa jeunesse), puis la Polynésie, où il vivra durant les dernières années de son existence. Là, il rédige divers essais prenant la défense des populations indigènes, mais aussi de nouveaux récits de voyage et des romans d’aventures exotiques. Il meurt en 1894

Romans et nouvelles

  • L'Île au trésor (Treasure Island, 1883), son premier grand succès, une histoire de pirates et de trésor caché qui a été adaptée au cinéma plusieurs fois. Le livre est dédié à son beau-fils Lloyd Osbourne, qui lui inspira l'idée de l'île, de ses mystères et de son trésor.
  • Le Voleur de cadavres (The Body Snatcher, 1884), un conte d'horreur basé sur un fait divers réel
  • Prince Othon (Prince Otto, 1885)
  • Dr. Jekyll et Mr. Hyde, (The Strange Case of Dr. Jekyll and Mister Hyde, 1886)
  • Enlevé ! (Kidnapped, 1886), les aventures du jeune David Balfour traqué dans les Highlands pour son implication dans le meurtre d'Appin
  • Les Mésaventures de John Nicholson (The Misadventures of John Nicholson, 1887)
  • La Flèche noire (The Black Arrow: A Tale of the Two Roses, 1888)
  • Le Maître de Ballantrae (The Master of Ballantrae, 1889)
  • Un Mort encombrant (The Wrong Box, 1889) [30]
  • Le Trafiquant d'épaves (The Wrecker, 1892) [30]
  • Catriona (Catriona, 1893), aussi connue sous le nom de David Balfour, il s'agit de la suite d'Enlevé !
  • Le Creux de la vague (The Ebb-Tide, 1894) [30]
  • Herminston, le juge pendeur (Weir of Herminston, 1896), inachevé et posthume
  • St Yves, prisonnier d'Édimbourg (Saint-Ives, 1897), inachevé et posthume

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